L'auteur
David Platt est auteur, pasteur et enseignant. A 26 ans, il est devenu le plus jeune pasteur d’une megachurch, l’Eglise de Brook Hills, à Birmingham (Etats-Unis). Aujourd’hui, il enseigne la Bible et forme des responsables d’Eglise à travers le monde entier. Il a créé un site de ressources (Radical.net) sur lequel on peut aussi écouter ses messages en podcasts. David est marié et père de quatre enfants. Il est l’auteur d’une quarantaine de livres, dont deux ont été publiés en français aux éditions Ourania et BLF.
Benjamin Eggen : Nous sommes ici pour parler de votre livre, paru en France l’année dernière sous le titre Le vrai changement c’est maintenant ! C’est un ouvrage différent des autres que vous avez écrits, notamment au niveau du style d’écriture. Je l’ai trouvé à la fois simple et difficile à lire; il est facile à lire car c’est une histoire mais d’un autre côté, il nous confronte à des réalités difficiles qui nous démoralisent. C’est écrit comme un journal dans lequel vous nous faites un compte-rendu de votre voyage dans l’Himalaya. Votre livre commence par une confession très personnelle de votre part: vous pleurez rarement mais après ce voyage vous ne pouviez retenir vos larmes. Vous pourriez peut-être, pour commencer, nous faire part de ce qui s’est passé en vous à ce moment-là, après votre voyage.
David Platt : Oui, le livre raconte plusieurs voyages à travers l’Himalaya. En temps normal, j’essaie d’aller à l’étranger trois ou quatre fois par an, donc j’ai visité beaucoup de pays différents et j’ai vu Dieu à l’œuvre dans de nombreux endroits différents, mais ces montagnes et les villages qu’on y trouve incarnent, plus que n’importe quel endroit que j’ai visité, la collision entre l’urgence des besoins spirituels et physiques. Concernant les besoins physiques, des recherches ont été menées prouvant que, dans ces montagnes, la moitié des enfants mourraient avant leurs huit ans. C’est inimaginable, pour moi qui ai des enfants. Cela est dû au manque d’eau potable, de systèmes d’assainissement, de soins médicaux. Il est terrible de voir les effets de la pauvreté dans ces villages, comme par exemple avec les trafiquants qui se servent de cette misère pour enlever les jeunes garçons et filles de ces villages et en faire des esclaves. Les besoins physiques sont donc immenses. Et à cela s’ajoute l’urgence spirituelle; la plupart de ceux que j’ai rencontrés là-bas n'ont jamais entendu parler de Jésus. Quand vous avancez vers eux pour leur demander s’ils ont déjà entendu parler de Jésus, ils vous demandent qui c’est, comme si vous leur parliez d’un autre villageois. Ils ne savent pas qui il est, à quel point il les aime, qu’il est mort pour leur offrir la vie éternelle avec Dieu. Nous rencontrons tellement de personnes vivant dans la souffrance, sans qu’on leur ait jamais annoncé la bonne nouvelle, ou dit que le péché menait à d’éternelles souffrances. A un moment, à la fin de mon premier voyage là-bas, nous sommes passés par la ville où vivaient des enfants emmenés par les trafiquants d’esclaves. Dès que je suis revenu à ma chambre, je suis tombé face contre terre en pleurant. J’étais bouleversé pour tellement de raisons différentes. C’est difficile à décrire et à expliquer dans le livre, mais j’étais submergé par ces besoins criants autour de moi et par la grâce de Dieu: pourquoi est-ce moi qui ai reçu l’Evangile et pas un autre? Pourquoi ai-je pu entendre la bonne nouvelle? Pourquoi ai-je l’eau potable et de la nourriture? Pourquoi mes enfants sont-ils en vie? J’ai dit à Dieu: «Voici ma vie, sers toi de moi. Nous vivons dans un monde où les besoins spirituels et matériels sont urgents. Aide-moi à vivre comme tu le veux, pour ta gloire.» C’est à ce moment-là que je me suis senti repris: pourquoi est-ce que je ne pleure pas de cette manière plus souvent, au sujet des besoins de ceux qui m’entourent, des gens partout dans le monde,… ? Je veux que mon cœur soit comme celui de Jésus. Donc voilà à peu près ce que j’ai ressenti à ce moment précis. Et j’ai essayé, dans ce livre, de préciser mes pensées et mes sentiments lors de ce voyage; je pense que chaque disciple de Jésus, pas seulement moi, devrait faire l’expérience de cela.
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